mardi 6 octobre 2015

[Critique] L'Etoile de Pandore - Peter F. Hamilton

Bonjour à toi, lecteur. Aujourd'hui, retour dans le milieu de la science fiction avec Peter F. Hamilton. Tu t'attendais à du Asimov ?  Eh bien, non. Pour être franc, quand je vais m'y attaquer ça risque d’être long. Après tout, il fait partie des auteurs les plus prolifiques (en terme de publication de livre, il en est autour des 500) et vous parler de lui risque donc, ma foi, de prendre du temps. Surtout que cet auteur de génie ne s'est pas contenté d'un genre ou deux, non, il s'est attaqué à tous les genres, passant de la science fiction (ce pour quoi il est le plus connu en France) à des livres policiers, des livres d'histoires, etc... Bref, lecteur tu te dois de l'aimer autant que je l'aime ! 

Pour revenir sur l'ami Peter, lors de ma première année de fac j'ai passé un temps non négligeable dans un lieu précis : la bourse aux livres. Petite pensée à Marc, si jamais tu te reconnais : je te kiffe bro ! Bref, le camarade justement évoqué à la spécificité de tenir cette bourse, et m'a conseillé de lire cet auteur, que je ne connaissais pas encore. Et il me l'a sacrement bien vendu ! Déjà, il avait les quatre tomes du premier cycle, "L’Étoile de Pandore" à disposition, et il me les vendait pour 15 euros. Je sais pas si vous connaissez les éditions "Milady", mais c'est pas vraiment donné ! Alors à ce prix là, c’était vraiment un coup de cul. Ensuite, il m'a dit une seconde chose sur l'auteur (attention, information non vérifié auprès de sources sures) : il aurait écrit le roman le plus long du monde. Il s'appelle "L'aube de la Nuit" et nous reviendrons sur lui plus tard, dans un prochain article. Mais en effet, bien qu'en France il fut découpé en SEPT tomes, c'est un roman unique. Les éditeurs ont du voir arriver Hamilton avec un camion-benne, qui a déversé un manuscrit dantesque, et lui ont gentiment dit "Nop". 

Alors forcement, au vu des ces informations, j'ai pris les livres. Qu'aurais tu fait d'autre toi, hein ? Bon d'accord, tu ne te serais probablement jamais arrêté à la bourse aux livres. Certes. J’espère te récupérer un jour, tu sais ? Continue à lire ce blog, c'est la voie de la guérison. Et oui, continue à prendre tes pilules. Ayant lu, plus ou moins d'une traite, les quatre tomes, j'ai trouvé cet auteur génial. Attention, je te vois venir ! Il n'est pas aussi génial que Asimov, qui lui a atteint un statut divin, mais il reste très bon et au dessus de la moyenne. Ses romans nous donnent une vision atypique de l’évolution de l'homme ; en effet dans la majorité des livres d'anticipations, l'humanité se répand à travers l'univers avec des vaisseaux spatiaux. Les variations viennent des vaisseaux en eux même, ou encore des peuples rencontrés (ou non), etc... Là, Hamilton se dit que l'humanité ne va pas utiliser de vaisseau. En effet, le cycle commence un peu après notre époque avec le premier voyage habité sur Mars! Oui, rien que ça. Sauf que, une fois arrivée, l’équipage découvre... Nigel Sheldon et Ozzie Isaacs, à travers un trou de ver donnant sur les États-Unis. En effet, les camarades sont des petits génies qui se sont dit que ce serait cool de coiffer au poteau les efforts de plusieurs nations en bricolant deux trois bidules par-ci par la dans leur garage. Après ce passage, on passe en 2380 avec un "empire" terrien comptant dans les 600 planètes. Toutes reliés par trou de verre, appartenant à CST, entreprise appartenant... aux deux gus plus haut évoqués. Lecteur, si tu as un minimum réfléchi, tu dois te dire "Mais... si les premiers événements se passe presque à notre époque, comment en 2380 ils peuvent être encore en vie ?!" Oui ? Non ? Bon, je vais partir du principe que oui, et si tu t'es pas posé la question, je l'ai posé pour toi. Voila, problème réglé.

Après l'invention des trous de ver, et de CST, Nigel et Ozzie deviennent... riches ? C'est même pas un mot suffisant pour décrire ce qu'ils deviennent. Ils possèdent des mondes. Et les vendent. Ou les louent. Les gens vont donc se mettre, enfin les gouvernements et groupuscules divers, à acheter des mondes vierges pour y développer leur monde de rêve. On tombe ainsi sur des mondes religieux, scientifiques, ethniques, etc... Les progrès divers font des bonds en avant phénoménaux. Et bien sur les deux cocos louent les portails qui relient tous ce beau monde. Donc ils bénéficient rapidement des meilleurs technologies existantes, notamment coté rajeunissement. Ou clonage. Bref, ils ont tous ce qu'il faut quoi. Et plus ça va, plus ils ont de tout. Évidemment, dans un contexte aussi capitaliste, on tombe sur des mondes relativement horribles où il ne fait pas bon vivre, et sur des familles et dynasties qui s'en sortent particulièrement bien. 

Et dans tous ça, les astronomes deviennent quoi ? Et bien... pas grand chose. Sauf quelques gus, dont Dudley Bose, qui continuent plus par amour qu'autre chose à regarder les étoiles. Et il observe un événement incroyable: la disparition de deux étoiles de manière instantané. Ce qui n'est pas possible. Vraiment, d'un point de vue physique, c'est impensable qu'une masse aussi énorme qu'une étoile, sans compter ses composants, disparaissent d'un coup. Alors deux... Le truc évidemment, avec autant de colonie un peu partout, atteinte en instantané, c'est que les ciels des différentes planètes montrent différentes époques. Tu le sais bien, lecteur, que le ciel que tu regarde quand tu lève tes yeux te montre le passé du cosmos ? On va partir du principe que oui. Et donc les astronomes se sont rendu compte que dans leurs ciels, deux étoiles disparaissent à un moment. N'ayant jamais pu observer le moment précis de la disparition, mais pouvant calculer grâce aux distances séparant les différentes planètes et le temps de balade de la lumière que ce fut rapide, ils décident de guetter cet événement cosmique ancien. Et c'est Dude (nous l'appellerons comme ça désormais, cela colle bien au personnage) qui l'observe. 

Pour tous, c'est là le signe d'une intelligence xéno (des extraterrestres quoi) et il faut enquêter. Mais pour une fois, on y va pas en trou de ver. Nop, c'est un peu trop chelou pour y sauter dedans direct. Donc l'humanité pond...un vaisseau. Mais un beau, hein ! Et ils vont enquêter. A noter que ce n'est pas le premier contact avec une intelligence non-humaine. En effet, déjà, il y a la/les IA. CST, pour contrôler tous les portails et cie, se trouvent à développer des programmes, qui finissant par être si avancés et devant s'occuper de choses si complexes qu'ils se modifient eux-mêmes jusqu’à... atteindre l'intelligence. Certains humains qui veulent continuer à vivre plus ou moins éternellement/développer la/les IA/raisons autres se font intégrer avant la mort à cette (ces) conscience(s). Lecteur, j'ai foi en toi, tu te demande pourquoi je ne choisis pas entre le singulier ou pluriel, n'est-ce pas ? Et bien parce que ce n'est jamais vraiment tranché dans les livres. C'est une entité, mais multiple, et selon le personnage ou contexte, l'auteur utilise le singulier ou le pluriel.

Il y a également l'Ange des Hauteurs, un vaisseau intelligent contenant plusieurs races xénos qu'il a récupéré par-ci par là. Après, c'est rien de fou, pas d'empire équivalent aux mondes terriens, ni même de races ayant atteint le niveau technologique humain. En apparence. Il y a bien un truc... Les Silfens. En gros des elfes. Qui ont plus ou moins des trous de ver. Enfin on sait pas. Mais ils se baladent de forêts en forêts à travers les mondes. Oui, ils rentrent dans une forêt d'un monde A et sortent d'une forêt d'un monde B. Ils semblent sages, le genre d’espèce qui est nettement plus avancée que les hommes sur tous les points. Qui nous regardent comme des petits enfants tout mignons. Et un peu cons. C'est bien sûr un problème pour certains humains qui trouvent que c'est une menace. Oui, un peuple très clairement non militaire, qui est tout gentil et qui chante et danse la plupart du temps. Une menace. Une vraie menace. Humanité, le pire dans tout ça, c'est que c'est typiquement une réaction probable si on y était confronté un jour.

Bref, je vais m’arrêter là de décrire le background, car il est encore long et complexe. C'est un point fort de cet auteur qui vous livre un univers complet, pas juste une ébauche. Les relations entre les personnages sont vraiment complètes, vous avez rarement (sous entendu jamais) un personnage creux qui est là pour remplir un trou (de ver, blague de fou). Non, vous aurez toujours un petit passage pour expliquer deux trois trucs sur lui. Ce qui a l'effet gênant, quand un personnage meurt, de vous sentir concerné par lui. Mais genre vraiment. Dans ces livres, vous allez aimer autant que vous allez détester. Ce qui est sur, c'est que vous ne serez pas indifférents. Au niveau des mondes décrits, des sociétés décrites, ils m'ont tout simplement fascinés ! Les chapitres sautent d'un personnage à l'autre, vous permettant de ne pas vous ennuyer tout en vous rendant frustré de pas voir ce que font les autres personnages à ce moment là. Le reproche que je pourrais lui faire, mais je vous avoue que moi cela m'a plu, c'est le nombre faramineux de personnages. Tu pensais que GoT en avait trop avant de lire du Hamilton, depuis tu écris des lettres d'excuses à Georges Martin. Effectivement, c'est un peu un enfant de cœur le petit Martin à coté de Hamilton. Et là, je parle juste de l’Étoile de Pandore ! On a pas évoqué la Trilogie du Vide, ou encore l'Aube de la Nuit. Toujours est il que cette abondance de personnage pourrait en effet t'amener, lecteur, à être lassé ou perdu dans l'intrigue. Pour autant je trouve que l'auteur arrive à nous remettre à chaque chapitre, et donc à chaque changement de point de vue, dans le contexte du personnage et ce de manière assez subtile. En gros, vous n'avez pas à chaque début de chapitre trois paragraphes pour vous replacer le gars ; Hamilton n'y va pas à grand coup de sabot, non ! Par contre, durant les trois premières pages, vous allez avoir droit à une petite discussion entre des personnages, un reportage qu'entend le héros/héroïnes, etc... qui, comme par hasard, décrit succinctement les événements précédents. La marque d'un bon écrivain quoi.

Enfin, nous voila à la fin de l'article. Je ne vais pas m’étendre plus sur cette saga, mais je te la conseille, si tu es tenté de lire ce space opéra qui met en scène une guerre entre l'humanité, des ordinateurs organiques et un mystérieux "Arpenteur des Étoiles". Quoi ? Tu ne comprends pas pourquoi tu n'en a pas entendu parler dans le reste de l'article ? Simple, je ne suis pas là pour te spoiler à chaque fois. Et pour le coup, inutile d'avoir à spoiler un peu de l'intrigue au vu de la complexité du récit pour écrire dessus. Mais sinon, oui, l'intrigue principale c'est une guerre stellaire. Toujours est-il que je te recommande, mon cher lecteur, de foncer te procurer cette saga !  Sache tout de même que cette série est suivie par une autre, la "Trilogie du Vide" (et pas du samedi, j'ai vu le raccourci dans ton esprit) pour laquelle je ferais un autre article. Après tout, celui-ci est déjà bien long ! Je ne te souhaite qu'une chose, d'avoir un livre au coin de l’écran!

Rédigé par Mortak.

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