Bonjour à toi, lecteur. Parlons peu, parlons livre. On s'attaque ici à une œuvre assez complète (le nombre de tomes variant selon les éditions mais, dans le cas le moins violent, quatorze tomes. Dans le plus violent, plus de vingt. Tranquille quoi). Il s'agit d'une série que j'ai commencé à lire assez tôt et que je n'ai toujours pas fini, non pas par ma faute, mais bien par celle des éditeurs français. Oui, on va casser du sucre ici. Avoue, tu aimes bien quand on grogne, hein ?
Bon, avant d'ouvrir les hostilités, il faut pointer un truc. Comme tu l'as vu dans le titre de l'article (tu l'as lu, n'est-ce pas ? ) il y a deux auteurs qui se sont succédé. En effet la Roue du Temps est un roman de Robert Jordan, mais il est décédé avant de le terminer. Il a eu connaissance de sa maladie environ un an avant sa mort, et il a donc laissé quantité de note pour qu'un autre auteur puisse finisse son œuvre ; Brandon Sanderson est la personne choisie pour continuer et finir le récit. Ce qui est d'ailleurs fait. Mais pas en France.
Et maintenant, je vais pointer mon arme sur les éditions françaises, composée de haine pure et de ressentiment. Bordel de merde, ce que vous pouvez être mauvaises ! Déjà, il existe trois éditions. Normal hein ? Trois éditions faites par trois maisons d’éditions différentes, bien entendu. Toutes incomplètes. Au mieux. La première a déjà ce grand kiffe (sous-entendu envie de te faire raquer un maximum de tunes) particulièrement récurrent des éditions françaises de couper en deux chaque tome étranger. Tu te dois d'accepter cette vérité, lecteur : la plupart des sagas que tu lis, d'origine étrangère, sont en éditions originales deux fois plus courtes. Et ici l’édition originale est longue de quatorze tomes. Elle a été annoncée par Robert Jordan assez tôt dans sa publication, d’après ses estimations au vu de la longueur de ses tomes et de la taille de son intrigue, et son pronostic s'est avéré juste, même avec la reprise du récit par Mr Sanderson (Oui, tu penses à Matrix et moi aussi, mais chut c'est pas lui, il y a un S.). Et en français la publication la plus avancée nous fait un total de vingt-deux tomes. Et il en manque trois de la version originale. Vous le sentez venir le fist anal là ? Non ? Alors j'ai mieux : la traduction est bâclée. Et bien, oui, faire du bon travail c'est compliqué, déjà que c'est dur de doubler les tomes, ça demande beaucoup d'efforts. Je veux dire, autant prendre Roberta, la pote ivrogne de Michel. Tu te souviens de Michel, le gars qui écrit sur un bout de papier trois conneries quand il a picolé, au Bar Mitsva ? Maurice, le tenancier, l'aime bien, et puis Roberta semble intelligente, surtout quand elle baragouine des "I go to Irlande in a fly". Ce qu'on pourrait en gros traduire par "Je vais en Irlande en mouche".
Donc bon, déjà on allie qualité mauvaise, très mauvaise, et envie de prendre un max de tes tunes. Alors... pourquoi je t'en parle ? Et bien malgré ça, c'est un récit suffisamment excellent pour être bon malgré ça. Et puis surtout, avec le travail horrible fait par les deux premières maisons d’éditions (Rivages et Fleuve Noir, vous avez toute ma haine), la femme de Robert Jordan est venue voir ce qui se passait en France, n'a pas aimé ce qu'elle a trouvé (c'est un euphémisme) et a envoyé péter Fleuve Noir (Rivages avait déjà arrêté d’éditer, parce que yolo). Et c’était une putain de bonne idée ! Et elle a prit Bragelonne pour faire une troisième édition en français (et j'aime plutôt bien cette maison d’édition, je l'avoue.) qui contrairement a FN (oui, ce raccourci est voulu. Pour moi, ils sont semblables. Nocifs même. Au même titre. Je les hais.) n'a pas juste repris là où la précédente maison d’édition (Rivages pour FN, FN pour Bragelonne) s’était arrêtée, ce qui est encore une fois une bonne idée, mais à repris de zéro. En respectant les publications de base. Donc quatorze tomes. Et putain, avec une traduction digne de ce nom !
Je pourrais gueuler des plombes sur Rivages et Fleuve Noir, notamment sur le fait de publier des tomes où on ne parle que d'un putain d'unique jour. Sachant qu'ils publiaient près de quatre tomes par an. Et ils publient un livre où il ne se passe qu'un jour. Vraiment. Sérieusement, je ne vois pas comment tu peut essayer de les rattraper quand tu vois à quel point ils te font cracher ton argent. Oui lecteur, je sais, mon article transpire de haine. Mais c'est tellement mérité !
Bref, passons à autre chose, comme le récit peut être ? Comme le nom de la série l'indique, dans cet univers le temps est une ... roue. Incroyable, hein ? Alors, je te vois venir, là, me disant "oui c'est bien beau mais sinon, ça veut dire quoi ? ". Et bien simplement que l'Histoire est un cycle éternel ce reproduisant encore et encore. Le récit qu'on y suit s'est déjà déroulé, et se déroulera encore. Rien ne change dans le fond, car quoique qu'accomplissent les héros, se sera défait. Et il en va de même pour les opposants. Ça, c'est sur le papier ce qu'on vous dit au début. Sauf que... il y a le Ténébreux. Alors, honnêtement, je sais pas trop comment te dire ce qu'il est. En gros, au début il y avait le Créateur, il a fait le monde, l'a lancé sur une roue et c'est barré. En gros. Et ces cons d'humains, comme toujours, en évoluant... Attend. Lecteur, ici je vais te spoiler ce qui fait le charme de cette série. Si tu ne l'a pas encore lu, ne lis pas. En effet la finalité de cet article est de te conseiller de t'acheter cette série. C'est presque aussi bien qu'un livre de Isaac Asimov. Donc vraiment, si tu ne l'as pas lu, casse-toi et va te procurer les sept tomes publiés par Bragelonne. Je sais, il en manque encore sept, mais c'est la meilleure édition en français. Si tu en es capable, prends une édition originale, tu auras les quatorze tomes.
Bref, passons à autre chose, comme le récit peut être ? Comme le nom de la série l'indique, dans cet univers le temps est une ... roue. Incroyable, hein ? Alors, je te vois venir, là, me disant "oui c'est bien beau mais sinon, ça veut dire quoi ? ". Et bien simplement que l'Histoire est un cycle éternel ce reproduisant encore et encore. Le récit qu'on y suit s'est déjà déroulé, et se déroulera encore. Rien ne change dans le fond, car quoique qu'accomplissent les héros, se sera défait. Et il en va de même pour les opposants. Ça, c'est sur le papier ce qu'on vous dit au début. Sauf que... il y a le Ténébreux. Alors, honnêtement, je sais pas trop comment te dire ce qu'il est. En gros, au début il y avait le Créateur, il a fait le monde, l'a lancé sur une roue et c'est barré. En gros. Et ces cons d'humains, comme toujours, en évoluant... Attend. Lecteur, ici je vais te spoiler ce qui fait le charme de cette série. Si tu ne l'a pas encore lu, ne lis pas. En effet la finalité de cet article est de te conseiller de t'acheter cette série. C'est presque aussi bien qu'un livre de Isaac Asimov. Donc vraiment, si tu ne l'as pas lu, casse-toi et va te procurer les sept tomes publiés par Bragelonne. Je sais, il en manque encore sept, mais c'est la meilleure édition en français. Si tu en es capable, prends une édition originale, tu auras les quatorze tomes.
Bon, tu es toujours là ? Tu veux vraiment être spoiler d'une des caractéristiques faisant le charme particulier de cette série ? Fou que tu es. Attention ... L'attente est insoutenable hein ? Le récit commence donc en tant que pure heroic fantasy et vers le tome sept des premières éditions (si mauvaises) françaises, donc vers le début du tome quatre originel, on apprend que c'est de la Science Fiction. Et oui ma biatch. Rien que ça. En effet, les humains évoluent à un tel point qu'ils colonisent d'autres planètes, modifient le génome d’espèces vivantes, etc... et trouent la réalité. Oui. Quoiqu'on fasse, l'humanité fait toujours des conneries. Bref, en trouant la réalité la première fois, ils ont créé/révélé le Ténébreux. Qui n'est pas méchant pour être méchant. Non. Il veut juste envoyer balader la roue, il veut arrêter le cycle. Et plus les cycles passent, et plus ça le saoule. Parce que, bien sûr, les Hommes rebouchent le trou. Donc le renferme jusqu'au retour de la roue où ils ouvrent à nouveau la porte. Et bien oui, le Ténébreux il y va pas par quatre chemins, ça le saoul qu'on lui ferme la porte au nez à répétition ; du coup il fait complétement péter la société, fait retomber l'humanité à une ère d'obscurantisme quand on lui ouvre la porte. Et c'est pour ça qu'au moment où commence le récit, c'est un monde d'heroic fantasy, une ère médiévale, des monstres bizarres, etc... D'ailleurs j'aime beaucoup le fait que les monstres bizarres justement, c'est une création d'un des scientifiques qui était avec le Ténébreux. Il a juste manipulé le génome de différentes espèces et pouf, des espèces d'orcs sont apparues. Des trollocs de leurs petits noms.
Comme autre point important : les Ta'verens. Et les héros. Qui ne sont pas forcement la même chose. Comme tout auteur un minimum bon, et Robert Jordan est très bon, les méchants sont pas méchants pour être méchants. Et il n'oublie pas non plus qu'un homme peut être un grand homme (dans le sens important) et pourtant être un connard fini. En effet, selon la force de ton action sur le monde, tu peux être choisi, à ta mort, par l'univers lui-même pour revenir au cours du temps pour que certaines actions se passent. Pour respecter le cycle quoi. Un Ta'veren, c'est ça mais vachement plus fort. Je t'ai perdu ? On va reprendre tranquillement. L'Univers est une succession de couches. Chaque couche est une réalité possible. L'endroit où se rejoignent toutes les couches est le Monde des Rêves. Dans ce monde il n'y a que deux types de personnes: les gens qui dorment et arrivent par malheurs à le pénétrer (ce qui se passe dans ce monde ce passe dans tous les mondes = tu meurs dans le Monde Des Rêves, tu meurs pour de vrai. Pas cool le cauchemar, hein ? ) et les héros. Les héros sont ces personnes dont les actes ont eu tant de répercussion qu'ils ont été attaché au temps lui-même et qu'ils reviennent de temps en temps pour forcer la venue de certains événements, afin de respecter le cycle du temps. Un Ta'veren, c'est un mec qui force le monde qui l'entoure à se plier à ce qu'il veut lui; généralement il devient un héros. Et donc pour reprendre le début du paragraphe : un "héros" peut être du coté des gentils comme des méchants. Par exemple le mec qui a ouvert le trou dans la réalité, c'est pas toujours le même. D'un cycle à l'autre, le mec qui le fera aura été dans un autre cycle du coté opposé à l'ouverture, et inversement par la suite. Le héros principal, Rand, est actuellement contre le Ténébreux. Mais par le passé il a été avec lui (ou pas; le choix est fais au hasard). Et dans le futur, il pourra être contre lui à nouveau, ou bien être avec lui. Dans le fond, ça importe peu tant que quelqu'un est là pour accomplir les actions nécessaires à la continuation de la Roue du Temps.
Bon là je t'ai filé deux des points que je préfère dans ce roman, mais le style d’écriture est, également, purement excellent. Robert Jordan est un maître au niveau de l’écriture, il n'y a rien à redire. C'est juste beau, intense, immersif. Malgré la complexité du récit et surtout de l'univers, il arrive à rendre l'ensemble compréhensible. Brandon Sanderson, bien qu'il ait, à mon sens, un peu de mal à reprendre aussi bien le récit initialement, finit par avoir un style assez semblable a l'auteur original et tout aussi beau au bout de quelques chapitres. Quand on commence à lire ça, on a un peu l'impression de voir l'univers d'un Tolkien, avant que la complexité de l’œuvre vous montre toutes les subtilités de cet univers. Puis, il n'y a pas d'elfes. Ni de nains. Pour les orcs, il y a les trollocs qui s'en rapprochent, mais pas vraiment. Bien entendu, aux niveaux du comportement des bad guys, on observe plein de coups de pute et de tentatives de se placer à une meilleure place que ses confrères, mais du coté des forces du bien c'est tout pareil. Les intrigues pourront vous rappeler du Game Of Throne, à la différence près que c'est GoT qui s'inspire de la Roue du Temps et pas le contraire. Même les personnages immortels (ceux attachés au temps, et qui reviennent de manière cyclique) ne le sont pas, et franchement, juste mourir c'est pour les faibles : quand tu aura vu deux/trois tortures du livre, tu verras, GoT c'est un peu de la pisse de chat. Le "Nan, mais dans GoT il y a trop de personnage, c'est trop dur, nan mais allo quoi !", et bien tu vas pouvoir te le carrer bien profond. Surtout quand Rand sera reconnu par les différents états pour ce qu'il est (champion du bien, tout ça tout ça) et que le Jeu des Maisons (la politique des maisons nobles en mode grosses putes) va se développer partout. Je te dirais juste qu'il y a suffisamment de personnages principaux et secondaires importants pour que tu ne puisses pas te souvenir de tous. Et il y en a, environ, le triple que dans GoT. Et ça ne prend pas en compte les personnages secondaires pas importants. Bref. C'est bien, C'est beau, c'est bos... C'est à lire.
Je ne vais pas te spoiler le récit plus que ça, je l'ai déjà bien assez fait et pourtant j'ai à peine effleuré l'histoire du livre. Évidemment, cela se résume à ''Rand casser tête Ténébreux'', mais c'est tellement plus que ça ! Cependant, accroche-toi, car l'univers est vraiment complexe, et si tu rajoutes le fait que les personnages vivent à plusieurs époques et se souviennent des anciennes (et j'en passe) et bien te voilà parti pour un bon mal de crane. Le roman est excellent, prends-le en version originale ou, à défaut, procure-toi les tomes publiés par Bragelonne, même si il te faudra sept ans pour arriver à la fin, vu qu'ils sortent un tome par an. Mais bon, vu la taille des livres... C'est assez raisonnable. Puis la qualité est au rendez-vous. Si tu vois les publications de Rivages ou Fleuve Noir, et bien, brule-les sur un bucher. Enfin, dans tous les cas, que ce soit cette saga ou une autre, l'important c'est bien sûr d'avoir un livre au coin de l’écran.
Rédigé par Mortak.
Rédigé par Mortak.