mardi 19 mai 2020

[Alt-Tab] La prochaine étape de l'évolution

“La mutation : c'est la clé de notre évolution. C'est elle qui nous a mené de l'état de simple cellule à l'espèce dominante sur notre planète. Le processus est long et remonte à la nuit des temps, mais tous les deux ou trois cent mille ans, l'évolution fait un bond en avant.”

                    - Professeur Charles Xavier -



Ce que le professeur Xavier ne prend pas en compte dans sa démonstration, c'est que pour qu'il y ait mutation, il faut nécessairement le besoin de s'adapter. Or l'espèce humaine a décidé de changer l'ordre naturel des choses en faisant tout pour que ce soit l'environnement qui s'adapte à elle plutôt que l'inverse, avec tous les soucis que cela implique. Il est peut-être temps de revenir aux fondamentaux, de retrouver un fonctionnement plus naturel.


Voilà 12000 ans que l’Homme a commencé à domestiquer la nature et les premiers problèmes sont apparus. Conditions de vie dégradées par un travail difficile, apparition de nombreuses maladies dues à l’élevage, parmi lesquelles la variole, la peste ou la grippe qui sont encore aujourd’hui parmi les premières causes de mortalité à l’échelle mondiale, sans parler des plantes cultivées et des animaux domestiqués devenus dépendants de nos soins. Certes, cette transition a plus été une nécessité qu’un choix, mais force est de constater qu’avec l’apparition du stockage de ressources est aussi apparu le concept de pouvoir social, concept qui s’est amplifié avec l’exploitation des métaux, le cuivre dans un premier temps, puis le fer, qui sont devenus des marqueurs sociaux forts et qui ont agrandi le fossé social entre deux classes. Puis vint la révolution industrielle, une accélération technique qui rend tout disponible pour l’exploitation humaine et qui scelle les chaînes de l’asservissement de la nature. 




Aujourd'hui, je me sens à mi-chemin entre le professeur Xavier, prêt à faire des concessions pour cohabiter en paix avec les humains, et Magneto qui a perdu toute confiance en l'humain lambda et qui veut que les mutants deviennent l'avenir de l'humanité. Les mutants de notre monde sont quelque peu différents, mais la relation qui s’est créée entre les classes dominantes et les autonomistes, survivalistes, zadistes et consort ressemble beaucoup à cette croisade anti-mutants. D’un côté, une promotion de la “normalité” mettant en avant la concurrence, la globalisation et la consommation. De l’autre, une tentative de faire les choses autrement, de repenser les modèles sociaux et économiques à des échelles plus humaines. Il est normal d’avoir peur du changement, en particulier lorsque des concepts qui semblent passés de longue date servent de socle. Pourtant, observer ces concepts à travers le prisme de nos valeurs actuelles n’a pas de sens. Mais c’est un sujet qui mériterait son propre article.


Pour certains, la solution se trouve dans la révolution et la résistance. J’ai longtemps fait partie de ceux-là. Pourtant, aujourd’hui, ces deux mots me posent problème sous certains aspects. La révolution, d’abord. Là où, pour moi, ce terme évoquait un changement radical de modèle, j’y vois maintenant un perpétuel recommencement, à toujours attraper la queue du mickey pour refaire des tours du même manège, inlassablement, sans jamais sortir de la boucle. Je lui préfère donc le terme d’évolution qui souligne un véritable changement de paradigme pour amener à quelque chose de nouveau et de plus adapté. De la même manière, la résistance à perdu de son intérêt à mes yeux, parce qu’une résistance a un seuil de tolérance qui, une fois dépassée, la brise. Je lui préfère maintenant le terme de résilience qui, au-delà de résister à des pressions sociales, pousse à observer son environnement pour s’y adapter au fur et à mesure des obstacles rencontrés en les intégrant dans le processus. En d’autres termes, il s’agit de réfléchir à ce qui nous est arrivé pour en tirer des enseignements qui nous permettront d’évoluer vers un modèle adapté.




Evolution et résilience, donc. Voilà deux concepts qui étaient très en vogue chez nos ancêtres, les chasseurs cueilleurs. Loin de moi l’idée d’une régression à ce stade - bien que je ne considèrerai pas ça comme une régression - mais de s’en inspirer dans les grandes lignes en y intégrant les connaissances techniques accumulées depuis. Le but n’est pas de survivre dans la précarité mais d’apprendre et de comprendre qu’on peut vivre confortablement et heureux avec moins. Comprendre que notre ridicule petite vie sur ce bout de caillou bleu dépend du respect que nous avons pour lui. Comprendre que l’homo économicus a fait son temps et qu’il doit laisser la place à l’homo résilientis. Ce dernier est prêt à rattraper les excès faits par le passé, pour peu qu’on lui en donne l’opportunité. 



“L”avenir, c’est nous, Charles, ce n’est pas eux. Eux ne comptent déjà plus.”

                                                            - Erik Lehnsherr alias Magneto -


mercredi 13 mai 2020

[Conseils Non Sollicités] Le Conseil 3 : Soyons moins susceptibles !

Conseil 3 : Soyons moins susceptibles !

Qu'est-ce que j'entend par là ? Très régulièrement, dans ma vie en général comme en entreprises, j'ai pu voir des conflits émerger, prendre des proportions immenses, au point de paralyser des équipes, des groupes d'amis, voir une structure, alors que le problème initial c'est simplement qu'une à plusieurs personnes ont réceptionné un message auquel ils ont accolé un message supplémentaire, issue non pas du locuteur en face d'eux mais au contraire issue de leurs propres émotions, de leurs propres visions du monde. Par message, je sous entend les conversations, comme les commentaires sous des articles sur les réseaux sociaux, ou encore un mail reçu en entreprise : en bref, tout ce qui recèle une information qu'on vous transmet de quelques manière que ce soit.


Un cas concret (anonymisé et évasif pour ne donner aucunes informations permettant de déterminer le cas en question, bien sûr), vécu dans une structure où j'intervenais : un des supérieurs a demandé à un de ses subordonnés de réaliser une tâche. Ce subordonné a pris de travers cette demande, estimant que c’était une attaque sur sa personne et ses capacités. J'avoue que personnellement, j'ai trouvé la formulation du supérieur bancale, trop ouverte et sujette à l’interprétation dans un contexte où la structure connaît déjà des problématiques relationnelles, mais pour avoir assez bien observé cette équipe, pendant des semaines en l’occurrence, et notamment réalisé des entretiens avec les différents membres de l’équipe, je sais que ce supérieur pense plutôt du bon de ce subordonné, les évaluations qu'il remonte à sa hiérarchie sont mêmes positives et valorisantes.

Pourquoi l'employé a mal prit cette demande ? Simplement parce qu'il lui est arrivé de se tromper sur des tâches similaires, lui faisant perdre un peu sa confiance en lui-même et que la formulation de la phrase n’était pas parfaite comme je l'ai indiqué. Mais même si elle l’était, le message pouvait être mal compris ; simplement parce que malgré ses qualités, l'interlocuteur n'a pas su séparer le message reçu de ses émotions. En situation professionnelle, cela peut dégénérer dans des proportions incroyables ; il en va de même dans votre vie quotidienne, avec vos proches. Imaginez alors dans les cas où le message est relayé par d'autres individus, par exemple, en entreprise, différent échelon hiérarchique ? Rajoutez également les biais dut à un contexte d'émission du message, ou de réception, particulier : vous ne comprendrez pas un même message de la même manière que vous le receviez au boulot ou en pleine fête ! Et pour faire bonne mesure, un troisième point : les définitions des termes, que j'ai déjà évoqué dans mon premier post d'introduction à ce concept de conseils non sollicités. Si vous avez deux interlocuteurs, mais que les deux ne mettent pas le même sens derrière un même mot, vous courez droit dans le mur pour ce qui est de la compréhension.

Illustration non exhaustive des biais de communication (Merci beaucoup à Tabernak pour l'infographie!)

Un autre cas concret que je peux partager est très récent : un retour qu'un de mes proches m'a fait sur mon premier post sur cette page. Ce proche m'a ainsi indiqué qu'il s'est senti pris de haut par mon post, qu'il était trop arrogant, qu'on me voyait comme un enseignant reprenant ses élèves indisciplinés. A contrario, un autre de mes proches m'a indiqué qu'il était très satisfait de voir les mesures que je prenais dans ce même post pour ne pas m'engager, pour ne pas me montrer arrogant, pour respecter les avis de tous, y compris de ceux qui ne partage pas mon point de vue. Pourtant, le message initial était le même, malgré les deux manières de le percevoir qui ne dépendent que d'une seule chose : les affects respectifs des deux lecteurs.

Il est primordial de pouvoir séparer les deux, de recevoir le message sans y accoler nos propres affects, nos propres définitions, notre propre contexte, de le prendre pour ce qu'il est ; cela ne veut pas dire de ce message qu'il est bon, parfait, irréprochable, ni qu'il ne faut pas le remettre en question. Il peut être tout à fait inadapté, violent, injurieux, condamnable. Mon conseil, c'est seulement de prendre un message pour ce qu'il est, ni plus, ni moins mais aussi d'essayer de faire preuve d'introspection au moment où on le reçoit et d'identifier clairement ce qu'il transmet, pas plus, pas moins. Tout en, dans le cas où on ressent une émotion quelconque, prenant le temps de faire son enquête sur soi même pour trouver la véritable origine de cette émotion. Enfin, de ne pas hésiter de remonter à la source initiale, de lui demander ce qu'elle entend par tel ou tel terme ; bref de construire une forme de langage commun et partagé, sans intermédiaire. Et je précise pour les petits malins que par langage, je ne dis pas langue ; on peut parler la même langue et pourtant ne pas parler le même langage. Je suis ainsi relativement certain de parler la même langue que notre président, par exemple, mais pas le même langage : ce que j'entend par priorité absolue pour mes concitoyens n'est certainement pas la même chose qu'il entend en disant pourtant les mêmes mots ! Je me permet de préciser que je ne parle pas de fond idéologique, simplement que nous sommes deux individus totalement différents, dans des contextes et problématiques totalement différentes également, forçant de fait à ne pas partager forcement les mêmes définitions.

Le prochain conseil sera en relation avec ce post, mais je ne vous dit pas quand je vous le donnerais ; en attendant chers lecteurs, prenez le temps de détacher des messages que vous recevez tout ce qui ne lui appartient pas intrinsèquement, pour mieux vous comprendre vous même et mieux comprendre les autres. Apprenons tous autant que nous sommes à faire preuve de plus de recul dans nos échanges !

lundi 4 mai 2020

[Conseils Non Sollicités] Les Conseils 1 et 2 : Il faut savoir se taire et il faut accepter d'avoir tort.

Conseils 1 et 2 : Il faut savoir se taire et il faut accepter d'avoir tort.

Qu'est-ce que je sous entend par là ? Il faut entamer sur pourquoi je fais cette page, pour comprendre exactement la portée de mon conseil qui est pourtant simple : je fais cette page parce que trop souvent, je vois des personnes avancer des propos, irréfléchis et qui par la suite vont se fâcher, s’engueuler franchement, s'envoyer du maroilles au visage (et c'est dommage de gâcher du fromage) pour finalement finir, sous couvert de propos différés, généralement bien longtemps après, à quelqu'un d'autre que la personne avec laquelle ils se sont prit la tête, qu'au fond, quand même, ils avaient un peu abusé sur le moment, à l'époque. Ils sont pas à dire qu'ils avaient torts non plus, généralement, mais quand même, ils avouent ne pas avoir eut raison. Et je fais cette page, parce qu'aujourd'hui encore, j'ai vu des gens échanger des informations douteuses, des articles infondés, faux, carrément construit de manière à tromper, se basant sur des faits inexistants, des rumeurs ; j'ai lut des gens s'échanger des propos plus que limites, haineux, pleins de colères mais aussi parfois de souffrance.

Dans le cas des réseaux sociaux, c'est encore plus parlant : on voit une publication, on la partage, on passe à autre chose, puis on apprend qu'on a partagé une connerie, au choix, que les américains pensent en majorité que le lait chocolaté sort de vaches marrons (coucou, Hacking Social : https://youtu.be/nQ3aaPaHCB4).


Et pourquoi ? Parce qu'on n'a pas prit le temps de se taire ; autrement dit, de lire réellement le contenu, d'avoir pesé notre réflexion, d'avoir chercher les faiblesses de l'article, de notre réflexion, de notre possible action, etc... Ce que je cherche à dire, par savoir se taire, c'est non pas ne jamais l'ouvrir, mais ne jamais le faire sans y avoir réfléchis un minimum. Un fameux adage est connu : tourne sept fois ta langue dans ta bouche avant de parler (c'est signé Captain Torv, le maître des adages tout prêt et qu'il ne respecte évidemment pas lui même.). Il en va de même de ce qu'on lis sur le net, et qu'on partage tout aussi direct. Il faut apprendre à prendre son temps, à réfléchir un peu plus avant de répandre les informations, surtout sur la place publique.

Savoir se taire, c'est primordial pour apprendre à mieux parler, à mieux communiquer. En prenant le temps de vérifier l'information, de remonter la source, on évite de propager des âneries, c'est déjà bien. Dans le cas de nos propos, on prend le temps aussi de s'assurer que notre réflexion se base bien sur des bases solides, éventuellement, pour des sujets qui nous tiennent à cœur, de partager ce point de vue et d'y faire adhérer d'autres personnes ! On prend aussi le temps de s’assurer que cela correspond bien à nos valeurs, et pas seulement en surface. On met alors en avant des choses auxquelles on tient, auxquelles on adhère, qu'on est prêt à défendre réellement et efficacement dans un débat. Accessoirement cela nous évite aussi l’inconfort d’être mis devant le fait accomplis qu’on a eut tort et qu’on passe auprès de certains pour un imbécile ; c’est toujours bon pour notre ego et notre amour propre.


Ensuite, savoir reconnaître qu'on a tort, c'est quand on a partagé notre vision, notre article rare, notre réflexion, notre maroilles, et que malheureusement, on se rend compte que c’était une bêtise. Que ce soit parce qu'au final on aurait préféré garder cette information privée, que le contenu était faux, qu'on a revu notre jugement, que le facteur n’apprécie pas de recevoir un maroilles en pleine figure à 8 heure du matin, peut importe : si on sent qu'on a eut tort, si on sent qu'on adhère plus à ce propos, il faut l'accepter. Personne n'est infaillible, personne n'est omniscient, personne n'est immuable. Il faut savoir accepter qu'on évolue, qu'on a eut tort, qu'on y accroche plus autant d'importance qu'avant : c'est ça aussi d’être vivant, d’être un être sentient. Nos pensées, nos convictions ne sont pas gravées dans la roche et c'est loin d’être un mal ; de fait, c'est même inévitable : vous n’êtes plus qui vous étiez à vos 5 ans, et vous n’êtes pas ce que vous serez à vos 55 ans (sauf si vous avez actuellement 5 ou 55 ans. Le plus probable étant 55 ans si vous me lisez.).


A contrario, ne pas l’accepter, ne pas le reconnaître, va générer des tensions, des frustrations, potentiellement avec votre entourage. Vous allez stagner, sentir que vous perdez pieds. Et surtout, votre certain n’accepte pas les contradictions, il les déteste. Alors préparez vous, si vous n’acceptez pas de reconnaître vos torts à voir ce dernier vous punir de manière plus ou moins direct ; vous pouvez ne pas en avoir conscience, mais votre esprit est d’une grande complexité et perçoit des choses que votre attention ne voit pas. Pour autant, votre cerveau l’a vu, catégorisé, rangé. Acceptez le, vous le vivrez mieux, car dans tous les cas, vous le vivrez : de force ou a votre gré, c’est à vous de choisir.
Lecteurs, sachez donc vous taire, pour mieux communiquer et sachez reconnaître que vous avez tort, pour mieux avancer par la suite.