vendredi 11 décembre 2015

[Critique] Des Milliards De Tapis De Cheveux - Andreas Eschbach

Bien le bonjour, lecteur. Ça fait un petit moment que tu ne m'as pas lu, n'est-ce pas ? Je l'avoue, je n'ai rien écrit. Pendant plusieurs semaines. J'ai presque honte (à noter le "presque" dans la phrase). Pour me faire pardonner, voici un article sur Horrorstör, un livre d'aventure/horreur se déroulant dans un magasin, Orsk, parodie des magasins Ikea et cie... Hein ? Ce n'est pas le titre de l'article ? Ah. En fait, je dois t'avouer que je comptais faire un article sur ce livre, mais je n'arrive pas à remettre la main dessus. Évidemment, je suis fort triste, et je me rabats donc sur le livre que je viens de lire et finir cette semaine : Des Milliards De Tapis De Cheveux. Un livre de Science Fiction, une fois n'est pas coutume.

I know, you love this too.
Déjà, entamons par l'auteur, d'accord ? Andreas Eschbach est un auteur de science-fiction allemand, un des maîtres de la science fiction allemande pour être plus précis. Il fait partie des quelques-uns qui ont été traduit, notamment en français. Pour être franc, je ne crois pas avoir lu d'autres livres de cet auteur, ce qui est peut être faux, je ne saurais dire vu le très grand nombre de livre étant passé entre mes mains. Ainsi, même si il est possible qu'un autre livre de cet auteur soit passé devant mes yeux, je considère que celui-ci est le premier que j'ai lu. Cet article va donc uniquement critiquer ce livre particulier, en ne prenant pas en compte les autres œuvres d'Eschbach. Là lecteur, tu dois te dire "mais pourquoi il le répète autant qu'il s'occupe que d'un seul roman ?". C'est bien simple : je n'ai pas aimé le livre. Mais genre, absolument pas en fait. Je te confierais même que si j’étais constipé, ce qui n'est pas le cas, ce livre pourrait me soigner de manière plus efficace que n'importe quel laxatif. Ce livre est pour moi une bouse innommable. Pourquoi ? On est là pour le savoir.


On va commencer par l’écriture. Un point positif pour Andreas, il reste sympa à lire, du point de vue du style. Je n'ai pas d'envie particulière de m'arracher les yeux, mais ce n'est pas non plus la grande classe comme un bon vieux Asimov ou du Arthur C. Clarke. C'est potable, aucune révolution de style. Au niveau des idées contenues dans le récit, c'est assez sympathique au début, puisqu'on entrevoit une société archaïque mais disposant de quelques éléments de la technologie (une photographie, une radio, un appareil photo, etc.) et avec une religion relativement étrange : l'empereur devenu immortel, père des étoiles, etc. Très clairement l'empereur était, à la base, un homme comme un autre puis il semble être, depuis des millénaires, toujours en vie et régnant sur l'humanité. Est-ce le même empereur, où est-ce des clones, des membres d'une même famille se faisant passer pour le même personnage ? Aucun élément ne semble donné, si ce n'est la foi aveugle de la plupart des personnages envers l'empereur immortel.

C'est lui ton Dieu Immortel. Sache le.
Les premiers chapitres sont une succession de tranches de vie de plusieurs personnages, étalées sur plusieurs années. À chaque chapitre, un élément permet de passer au personnage suivant, nous décrivant peu à peu une société étrange, mais intéressante. Et là, on va arriver à ce qui coince... Bien que le mystère reste jusqu’à la quasi toute fin, la solution est livrée un peu rapidement à mon gout. C'est-à-dire que globalement, la solution vous est enfin donné, à la fin du livre, sur la dernière page. En une page (peut être deux, je n'ose même plus ouvrir à nouveau ce livre pour le confirmer) on torche la solution du livre. En entier. Niveau développement, on a vu mieux. Et je ne vous parle même pas de comment on en est arrivé là ! Les personnages présentés, au début, étaient suffisamment consistants pour le rôle du récit, mais plus on avance dans le récit, en s'attachant un peu à quelques personnages qui reviennent le long du roman, plus les personnages semblent souffrir d'une même tare : ils sont vides. Une fois la surface grattée, on ne rencontre... rien du tout en fait. À la limite, un peu plus de surface à gratter. Et encore.

Plus tu gratte, plus tu trouve de quoi gratter. Mais rien de concret.
Le nombre de personnage clichés est purement et simplement égal au nombre de personnage présenté dans le roman : le collecteur de taxe tatillon, méprisant, se croyant supérieur de par ses fonctions mais n'osant pas prendre la moindre initiative en dehors de ses prérogatives bien spécifiques, le rebelle à l'esprit libre, toujours en contradiction avec l'autorité, le professeur d’école, coupable d’hérésie car libre penseur et philosophe, le prêtre pourrit jusqu’à la moelle et pédophile, etc. Et j'en passe ! Vous n'imaginez pas la douleur que c'est de lire cette PURGE. Non seulement Eschbach ne nous livre rien de neuf, ce qui en soi n'est pas une tare, mais en plus il le fais mal ! Le seul passage qui m'a permis de souffler, c'est celui des Archives Impériales, car j'adore l'idée d'un immense bâtiment contenant toutes les connaissances relatives à l'humanité. C'est impossible, oui, mais j'aime ça quand même. Mais même ce passage est gâché par la Blonde-Aux-Yeux-Bleus-Trop-Bonne-Que-Tout-Le-Monde-Veut-Se-Faire-Mais-Qui-Décide-De-Coucher-Avec-Le-Bossu-Parce-Que-C'est-Un-Intellectuel.Sans revenir sur le fait que l'auteur est allemand et sur les attributs physiques de ce personnage féminin, même le cliché de la femme fatale qui en fait ne s’intéresse qu'à l'esprit des hommes et en ne prenant pas en compte le physique est présent. Et en plus, le livre se finit sur ça ! Sérieusement, Andreas !

Moi, durant ma lecture.
Bref, comme tu dois le comprendre, ce livre ne m'a pas plus. Et maintenant, je te livre le spoil ultime du livre, pour que même ta curiosité, mon cher lecteur, ne te pousse pas à le lire.  Oui, je suis trop gentil. Je sais. Allons, arrête de me complimenter, j'en rougis. Hein, je me fais des films ? Chut. Voici le fin mot de l'histoire : l'empereur numéro 9 (l'empereur immortel est le numéro 10 de la famille impériale et il est réellement immortel. Aucune précision sur pourquoi/comment. Ta gueule, c'est magique, comme dirait un Game Master.) a eu le temps de faire de grandes conquêtes, notamment de la galaxie où se déroule les faits. Il a purement et simplement balayé les forces ennemis, un autre empire humain, et a conquis la capitale. Arrivant devant l’empereur adverse, il reçoit de la part de celui-ci une vanne sur ... ses cheveux. En effet, malgré tous les efforts de son empire, ce pauvre empereur numéro 9 est chauve. Et il est complexé par ça. Mais genre salement.


Du coup, numéro 9 (tiens, ça me rappelle une bouse cinématographique. Comme quoi...) décide de rendre l'empereur adverse immortel et handicapé. Oui, tu lis bien. Son empire, ses scientifiques, sont capables de rendre quelqu'un immortel, mais ne savent pas faire pousser des cheveux. Et oui. Oui. OUI ! Tu le sens là, que rien que de l’écrire, j'en ai mal à mon âme ? Bref, en plus d’être immobile et immortel, l'empereur adverse voit toute sa galaxie produire des tapis constitués des cheveux de ses sujets, et les tapis envoyés sur la planète capitale où ils servent à recouvrir peu à peu toute la surface de la planète. Depuis des millénaires. Oui. Oh, bon dieu, Andreas... C'est presque une bonne idée ! Il y avait du potentiel, et tu t'es juste planté. Et salement.

Comme lui. Du potentiel, mais un fail.
Bon, nous voilà à la fin de cet article, ami lecteur, et je te demanderais, si tu as eu l'occasion de lire du Eschbach, de me donner ton avis sur œuvre. Si, par malheur pour toi, tu as aussi lu ce livre particulier, et bien dans un premier temps, désolé. Je comprends ta souffrance. Viens, pleure sur mon épaule, ça va aller. C'est fini maintenant. C'est du passé. Allons, mouche toi et reprend toi. Voilà... Ça va mieux ? C'est bien. Maintenant, dis-moi, toi qui a le malheur de l'avoir lu, qu'en as tu pensé ? Enfin, je finirais comme toujours sur le fait que l'important, dans le fond, c'est bien sûr d'avoir un livre au coin de l'écran !

Une dernière pensée pour toi, Eschbach.
Rédigé par Mortak